Jésus s'est souvent trouvé aux frontières du territoire de son peuple, ce que ne faisaient pas les sacrificateurs. Les barrières étaient-elles donc toutes abaissées ? Pas encore, pas même pour Jésus, comme le montre l'échange avec la femme cananéenne (Mc 7.24-30). Cependant, le temps où l'Évangile devait être annoncé « parmi les nations » approchait.

Une ouverture et un jugement

Déjà Jean-Baptiste avait préparé cette échéance, prêchant la repentance et prédisant que « toute chair » verrait le salut de Dieu (Lc 3.6, litt.). « Toute chair », cela signifiait-il tous les hommes sans exception ? Non, cela signifiait que des hommes et des femmes de toutes origines auraient la révélation du Royaume à venir. Dieu l'avait annoncé par les prophètes : « Je vous retirerai d'entre les nations » (Éz 36.24). Il est vrai que cela concerne le peuple d'Israël dispersé, mais pas seulement, comme le dit Jean-Baptiste : « De ces pierres Dieu peut susciter des enfants à Abraham » (Lc 3.8).
Le jugement, c'est que beaucoup parmi ceux qui étaient détenteurs des promesses ont endurci leur cœur et seront écartés. « Déjà la cognée est mise à la racine des arbres... » (Lc 3.9). Mais parmi ceux qui étaient étrangers aux promesses, beaucoup auront le cœur touché.

Un Évangile inclusif ?

En un sens non, car « de deux hommes qui seront dans un champ, un sera pris et l’autre laissé » (36). En même temps, beaucoup de ceux qu'on aurait cru écartés sont intégrés : la femme cananéenne, le centenier romain de Luc 7 dont Jésus a admiré la foi, plusieurs Samaritains (ils étaient pourtant tenus à l'écart et méprisés) viennent prendre place dans la postérité d'Abraham, par la grâce.